Page 10 - Invention Magazine 184 - Concours Lépine
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Salons & Expositions



              Motos de France,


              de la Perreaux à la Midual 1



       La moto française, c’est un peu l’histoire d’un rendez-vous manqué.
       La France, berceau du deux-roues motorisé, a pourtant vu défi ler près de 1 000 marques sur plus d’un
       siècle.
       L’aventure débute comme dans un rêve. A la fi n du XIX     ème  siècle, la France voit naître concomitamment
       l’automobile et la moto.

       On doit à Louis-Guillaume Perreaux le premier deux-roues motorisé
       breveté en 1891.



       Le 26 décembre 1868, il dépose un brevet concernant un vélocipède
       à grande vitesse. Ce brevet est complété par 3 certifi cats d’addition,
       le dernier en date du 26 avril 1873. Ce premier deux-roues à moteur
       construit vers 1871 d’après les procédés décrits dans ce brevet est
       conservé au Musée de l’île de France à Sceaux. La vapeur sèche produite
       à l’aide de deux tubes enroulés en hélice autour d’une chaudière
       faisait tourner un volant par l’intermédiaire d’un piston. La force était
       transmise à la roue arrière par deux poulies et deux courroies en cuir.





       Au tournant du XX ème  siècle, les frères Michel et Eugène Werner, des journalistes russes émigrés à Paris, emboîtent le pas et
       le 7 janvier 1898, ils déposent le brevet pour leur invention baptisée « motocyclette ».
                                             Il faut pourtant attendre 1901 et le quatrième salon de l’automobile et du cycle
                                             pour que les deux frères exposent un modèle abouti installant le moteur au point
                                             de jonction de la boucle inférieure du cadre.
                                             Pour montrer le bien-fondé de ses réalisations, la maison Werner participe à de
                                             nombreuses épreuves sportives.
                                             C’est ainsi une motocyclette Werner qui remporte sa catégorie dans le Paris-
                                             Vienne de 1902, un marathon de 1 400 kilomètres.
                                             La clientèle affl ue, demande une réplique de l’engin victorieux. Werner invente la
                                             machine compétition-client.
                                             Dans les ateliers, les évolutions sont rapides.
                                             En 1904 est proposé un moderne monocylindre 2 1/2 HP avec embrayage et
                                             soupapes latérales commandées par un arbre à cames placé à l’avant du moteur.
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                                             En 1905, Werner introduit un bicylindre décliné en 360 et 430 cm . L’année
       Werner Motocyclette 1897/98 des frères Michel et   suivante, un des deux frères meurt. L’entreprise ne lui survivra pas. En 1907, elle
       Eugène Werner, les premiers à déposer le nom et la
       marque «Motocyclette». Collection privée.  fait faillite.

       A la même période, Peugeot compte aussi parmi les pionniers.
       A partir de 1898, dans son usine franc-comtoise de Valentigney, le Lion
       construit déjà des tricycles à pétrole à moteur De Dion.
       Apparue fi n 1901, la première « motobicyclette »  copie la moto Pécourt
       qui avait été l’une des premières motos françaises à utiliser le fameux
       moteur ZL développé par l’entreprise suisse Zürcher et Luthi.
       Peugeot apprend vite. Entre 1904 et 1907, la marque sochalienne détient
       le record mondial de vitesse à moto A.C.F.
       Jusqu’en 1939, elle fait preuve d’un sacré dynamisme, lançant plus de
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       60 modèles de 100 à 745 cm  et multipliant les succès en compétition.
     © Concours Lépine  Peugeot 500 Grand Prix, version de 1926, unique survivante de cette glorieuse lignée.

                        De 1913 à 1926, Peugeot menait les grandes courses européennes


   10  Invention Magazine  et démontrait sa maîtrise des meilleures techniques de l’époque.
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