Page 3 - AIFF Concours Lepine - Invention Magazine n°172

Point de Vue
© Artcurial
L’oiseau bleu de Roger Baillon
Roger Baillon est un carrossier inventif.
Dès la Libération, en 1944, il construit
lui-même son premier véhicule à
gazogène monté sur une Buick qu’il
transforme d’abord en dépanneuse
puis en semi-remorque léger.
Pour construire sa voiture, Roger Baillon
va reprendre la base d’une Simca 8 et
lui octroyer une carrosserie de roadster
aux lignes modernes. La réalisation de
l’oiseau bleu a lieu dans ses propres
ateliers de carrosserie à partir de dessins jour où il achète une Talbot Lago, cabriolet sport, carrossée par Saoutchik (le Christian
qu’il a lui-même effectués.
Présentée au salon de l’automobile de
Paris 1947 qui se déroulait au Grand
Palais, Roger Baillon avait la volonté de
diversifier son activité de carrossier vers
l’automobile, et peut-être de rivaliser
avec les grands noms de l’époque.
L’oiseau bleu de Baillon est remarqué
lors de ce salon, il faut dire que la ligne
est une véritable sculpture automobile.
Cependant, cette œuvre restera unique.
Roger Baillon s’en servira par la suite
comme voiture personnelle. Elle fut
redécouverte en 2014, remisée avec le
reste de sa collection. Cette voiture ne
faisait cependant pas partie de la vente
aux enchères réalisée par Artcurial. Elle
serait vraisemblablement conservée par
la famille de Roger Baillon.
« A l’œuvre, on connaît l’artisan » - Jean de la Fontaine (1621-1695)
Rétromobile 2015, 40ème édition
Cette rencontre, incontournable pour les passionnés, s’est
tenue du 4 au 8 février 2015 au Parc des Expositions de la
Porte de Versailles, un lieu particulier qui rend hommage
à l’avènement d’une nouvelle forme de mobilité avec
l’automobile. Au début du XXème siècle, on recense plus Gérard Dorey, Président
de 500 constructeurs le plus souvent installés dans Paris
intramuros, Ile de France, Rhone-Alpes et Alsace. Parmi ceux-ci, on y retrouve Eugène
De Dietrich, Ettore Bugatti, Emile Mathis, Armand Peugeot, Louis Renault, André Citroën,
Panhard & Levassor, Voisin, Simca, Rosengard… autant de pionniers à la découverte
de la légende de l’Homme, plus rapide, plus loin et plus haut. Depuis toujours,
l’Homme a tout fait pour dépasser ses limites. Les uns ont fait le choix de se
faire connaître par les courses automobiles. D’autres, comme André Citroën, ont
choisi les records d’endurance avec la Traversée du Sahara en autochenilles (1923)
la Croisière noire (1924-1925), la Croisière jaune (1931-1932) et la Croisière
blanche (1934) et battu plus de 297 records dont 106 mondiaux. Toujours plus
audacieux, ils furent les précurseurs dans la vitesse avec la Micheline, le train,
mais aussi dans l’aviation avec des résultats très significatifs pour l’époque.
L’insolite collection Baillon : des chefs d’œuvres disparus depuis 50 ans.
La vente de ces belles endormies de la collection Baillon par la société Artcurial,
un événement qui marquera à tout jamais l’édition 2015 du salon Rétromobile.
59 véhicules de cette collection ont été adjugés pour 25,15 millions d’euros et doit
tout particulièrement son succès à la Ferrari 50 GT qui a appartenu en son temps à
l’acteur Alain Delon et vendue 16,3 millions, soit avec les frais 16,8 millions d’euros.
Dans l’ombre d’un château, une collection internationale se constitue sous de vastes
hangars, Roger et Jacques Baillon, collectionneurs et pionniers, comme beaucoup,
espèrent un jour avoir un grand musée. M. Baillon dirige une entreprise de transport, il
fait ses débuts en 1943 à Niort avec un seul camion à gazogène. C’est surtout en 1948,
grâce aux surplus américains que cet homme d’affaire a su donner à son entreprise
l’essor nécessaire en créant une flotte de camions de marque Bernard qui parcourt
toutes les routes de France journellement. C’est sans doute par opposition à ces poids
lourds que M. Baillon doit sa passion pour les voitures anciennes. Tout a commencé le
Dior de l’automobile) des années 30. Cette voiture a appartenu au roi Farouk et fut
vendue par le neveu de l’ex souverain d’Egypte.
M. Baillon, en conduisant cette voiture de prestige, s’est découvert une âme de
collectionneur. Dès cet instant, il a consacré tous ses loisirs à la recherche des voitures
d’exception, Bugatti, Delage, Talbot, Rolls Royce et Bentley.
Le mardi 30 septembre 2014 restera une date mémorable et sera gravée dans les
annales d’Artcurial Motors avec la découverte de ce patrimoine oublié.
Nous vous invitons, d’ores et déjà, à retenir les dates du prochain Concours
Lépine International Paris qui fêtera ses 115 ans en 2016. Cet événement se
déroulera du 29 avril au 8 mai, dans le cadre de la Foire de Paris, Pavillon 2.1 du
Parc des Expositions de la Porte de Versailles.
Invention Magazine 3