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Exposition Universelle au Petit Palais du 2 avril au
17 août 2014

Paris 1900 « La ville spectacle » invitait le public à revivre

les heures fastes de la capitale française au moment où elle

accueillait l’exposition universelle qui préfigurait le XXème

siècle. Plus que jamais la ville rayonnait aux yeux du monde Gérard Dorey, Président

entier comme la cité du luxe et de l’art de vivre. Plus de

51 millions de visiteurs ont pu admirer les chefs d’œuvres de toutes les nations y compris

ceux des monarchies qui jusqu’alors avaient boudé la France républicaine, soit plus de

600 œuvres - peintures, objets d’art, costumes, affiches, photographies, films, meubles,

© Concours Lépine bijoux, sculptures. Le Paris de la Belle époque, les innovations techniques, l’effervescence

culturelle, l’élégance de la parisienne étaient mises en scène comme autant de mythologies

de ce Paris dont la littérature, le cinéma, n’ont cessé depuis de véhiculer l’image de ville

lumière dans le monde entier.

Alfred Picard, Commissaire La capitale française ne saurait se résumer qu’à l’exposition universelle. La ville proposait
général de l’Exposition de 1900 bien d’autres occasions d’émerveillement et de dépenses. Dans les magasins de luxe et
(Strasbourg 21 décembre les galeries d’art, les amateurs pouvaient découvrir les créations des inventeurs de l’art
1844 - Paris 8 mars 1913), nouveau : René Lalique, Emile Gallé, Alexandre Sandier, Hector Guimard, Alphons Mucha,
ingénieur et administrateur Louis Majorelle, Baccarat.
français, fut Vice-président du
Conseil d’État de 1912 à 1913. La section Beaux Arts démontrait la place centrale de Paris sur la scène artistique, sachant
qu’à cette époque, les talents convergeaient vers la capitale pour se former dans les
Alfred Picard entre à l’École ateliers, exposer dans les salons et vendre grâce au réseau croissant des galeries d’art avec
polytechnique en 1862, puis à des œuvres venant de Finlande, d’Espagne, des Etats-Unis évoquant ainsi un véritable
l’École des ponts et chaussées. climat international, mais également de Paul Cézanne, Claude Monet, Eugène Manet,
Lors de la guerre de 1870, il Auguste Renoir, Edgar Degas, Camille Pissaro, Edouard Vuillard, ou bien celles de Gérôme,
se retrouve engagé ingénieur de Bouguereau ou de Berthe Morisot, gloires acclamées tant de l’académisme que de
du canal des houillères de la l’impressionnisme enfin reconnu.
Sarre et du canal des salines
de Dieuze. Attaché aux travaux Les visiteurs étaient à même de découvrir les créations de la mode parisienne triomphante
de défense de Metz, il prend qui affichait son succès dès l’entrée de l’exposition universelle dont la Porte monumentale
du service dans l’armée de la était surmontée d’une figure de parisienne habillée par Jeanne Paquin. Cette mode était
Loire. En 1872, il est appelé aux déclinée en de grands portraits mondains par la Gandara ou Besnard, avec l’évocation du
fonctions du contrôle de l’ex- monde des modistes sous les pinceaux de Jean Béraud, d’Edgar Degas ou de Toulouse
ploitation des Chemins de fer Lautrec.
de l’Estet du canal de la Marne
au Rhin, qu’il exerce jusqu’en Paris « Ville Spectacle », a accordé par ailleurs une place importante au Paris du divertissement
1879, et au cours desquelles il avec le triomphe de Sarah Bernhardt et d’Yvette Guibert, du cirque aux maisons closes,
dirige d’importants travaux. autant d’illustrations du côté brillant et obscur d’une capitale qui se livrait sans compter
afin de conforter l’idée qu’elle demeurait la capitale du monde et la reine des plaisirs avec
En 1880, il est chef de cabinet des lieux mythiques comme le Moulin Rouge, le Chat Noir, devenant ainsi le sujet favori des
du ministre des Travaux publics, artistes affichistes comme Toulouse-Lautrec et Jules Chéret.
Henri-Auguste Varoy, et direc-
teur du personnel du ministère Le mythe de la Belle-Epoque a su perdurer jusqu’à ce jour avec un juste hommage comme
avant de prendre, en 1885, la jamais Paris ne l’avait proposé.
direction générale des ponts
et chaussées, des mines et des
chemins de fer. Nommé au
Conseil d’État en 1882, il devint
président de section en 1886.

Il est rapporteur général de
l’Exposition universelle de 1889
et publie à cette occasion un
rapport qui le désigne pour
la direction de l’Exposition de
1900, dont il est le commissaire
général. Il est grand-croix de
la Légion d’honneur la même
année.

La suite de l’Exposition Universelle de 1900
fera l’objet d’une seconde édition.

« L’argent publique n’existe pas, il n’y a que l’argent des contribuables »

Margaret Thatcher (1925-2013) Invention Magazine - mai/juin 2014 3
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